En France, 3,5 millions de personnes sont asthmatiques. L’asthme est un problème de santé publique touchant une population à la fois large, et souvent jeune. La prise en charge de cette maladie doit être pluridisciplinaire afin d’être efficace.
Le but de cet article est de comprendre d’une part cette pathologie mais également la place de l’ostéopathie dans le traitement de l’asthme.
- Qu’est-ce que l’asthme ?
L’asthme est une maladie inflammatoire et chronique des bronches. Elle se déclare à tout âge, apparaît, disparaît ou persiste avec une variabilité imprévisible. Elle se manifeste sous forme de crises au cours desquelles on observe une respiration difficile (difficulté à expirer principalement) ou une toux. Dans les cas les plus graves, les crises peuvent nécessiter une hospitalisation. Cependant, la respiration est normale entre les crises.
L’asthme est la première maladie chronique chez l’enfant. A ce titre, l’ostéopathie a une action préventive importante dès l’enfance, permettant de mieux tolérer les symptômes de l’asthme de l’enfant.
L’ostéopathe pourra, tout au long de la croissance de ce dernier, suivre et aider l’organisme à mieux s’adapter à cette pathologie.
- Que se passe-t-il lors d’une crise d’asthme ?
L’asthme provoque une réduction du diamètre des voies aériennes, elles-mêmes dues à deux mécanismes distincts:
- l’inflammation de la paroi des bronches provoque une sécrétion de mucus qui réduit l’espace de passage de l’air dans les poumons ;
- une contraction des muscles qui entourent les bronches (le rôle des bronches étant de protéger les poumons des agents et agressions extérieures).
L’asthme va être à l’origine d’une inflammation qui va induire un épaississement de la paroi bronchique ainsi qu’une hypersécrétion de mucus provoquant un rétrécissement du calibre des bronches. Ceci va diminuer le flux d’air pulmonaire et donc induire une difficulté respiratoire.
Cette cascade de manifestations au sein des bronches va empêcher le passage de l’air et provoquer les symptômes de la crise d’asthme.
Ces derniers sont très variables d’une personne à l’autre et peuvent s’aggraver lors d’un effort physique ou durant la nuit. Ils peuvent survenir sous les formes suivantes :
- sensation d’oppression thoracique ;
- respiration sifflante ;
- toux sèche ;
- essoufflement ;
- fatigue diurne.
- Les causes de l’asthme
L’asthme est une pathologie multifactorielle impliquant différentes interactions :
- prédisposition génétique ;
- allergènes (acariens, pollen, squames des animaux de compagnie…) ;
- facteurs environnementaux (pollution, produits chimiques, fumée de tabac, froid…).
Cette pathologie est due à une hypersensibilité des bronches face à un stimulus : fumée, froid, pollen, poils d’animaux de compagnie, substances chimiques.
Les atteintes pulmonaires telles que la bronchite ou la grippe et les infections virales (sinusites) peuvent également être source du déclenchement d’une crise, d’autant plus lorsqu’une faiblesse pulmonaire est déjà existante.
La bronchiolite chez les nourrissons est également un facteur favorisant le déclenchement de l’asthme. Ainsi, un nourrisson ayant connu des bronchiolites à répétition durant sa petite enfance aura plus de chance de développer de l’asthme.
Par ailleurs, certaines professions sont exposées à un contexte environnemental favorisant l’asthme. Dans ce cas, l’asthme est dit professionnel et peut être reconnu comme maladie professionnelle sous certaines conditions.
- La prise en charge ostéopathique de l’asthme
Le patient asthmatique va avoir une fonction respiratoire limitée. Ceci aura des répercussions principalement sur les muscles inspiratoires et expiratoires, sur la mobilité de la cage thoracique mais également sur tout le système viscéral et cranio-sacré.
Le traitement pharmaceutique aura une action directe sur l’inflammation bronchique et sur les symptômes asthmatiques.
Le traitement ostéopathique, quant à lui, prendra en compte le côté mécanique de la pathologie en apportant un gain de mobilité à la cage thoracique. Il va permettre de diminuer les contraintes de l’asthme sur le système musculosquelettique et tissulaire mais il aura également une action bénéfique sur l’ampliation thoracique et la capacité respiratoire.
La prise en charge aura pour but de diminuer les adhérences tissulaires liées à la crise d’asthme. Pour cela, différentes approches pourront être utilisées (articulaire, tissulaire, vasculaire, crânien…).
Grâce à des techniques adaptées, l’ostéopathe peut améliorer la qualité de vie de ses patients et ce, de manière significative.
Les principaux objectifs sont:
- réduction des tensions musculaires et tissulaires ;
- amélioration de l’ampliation thoracique et de la capacité respiratoire ;
- soulagement des douleurs articulaires, notamment thoraciques.
Pour cela, l’application de techniques spécifiques et variées permet de :
- redonner une mobilité satisfaisante à la cage thoracique (c’est-à-dire les vertèbres thoraciques, les côtes et le sternum) ;
- équilibrer les poumons et le médiastin ( partie antérieur du thorax) ;
- obtenir un relâchement du diaphragme (principal muscle inspirateur) et des muscles respiratoires secondaires ;
- soulever les restrictions de mobilité du rachis cervical ;
- libérer les tensions tissulaires de la gaine viscérale du cou (ou partie antérieure du cou) ;
- harmoniser l’axe crânio-sacré et libérer la sphère crânienne ;
- équilibrer le bassin et la ceinture scapulaire (omoplate) ;
- stimuler le système neurovégétatif et lymphatique.
En diminuant les restrictions mécaniques et tissulaires de la cage thoracique, l’ostéopathie pourra aider le patient à déployer moins d’efforts lors de la respiration.
Elle apporte une réponse mécanique dans la prise en charge du patient asthmatique. Par diverses techniques, l’ostéopathe peut accéder aux structures anatomiques impliquées, de manière directe ou indirecte.
Ainsi, le traitement optimise la mobilité globale du corps, réduit les tensions tissulaires et musculaires, soulage les contraintes articulaires, équilibre la sphère crânienne et stimule le système nerveux et lymphatique.
Il permet une amélioration de la capacité respiratoire, une diminution voire une suppression des symptômes et une sensation de bien-être du patient.
anti acariens
- Les conseils de l’ostéopathe en fin de séance
Pour entretenir les effets de la consultation, l’ostéopathe pourra conseiller au patient certains exercices et quelques règles d’hygiène de vie à adopter, repris ci-dessous de manière non exhaustive :
- des étirements et des exercices de relâchement des muscles inspiratoires ;
- une limitation du contact avec les allergènes ;
- une bonne utilisation des bronchodilatateurs ;
- des bains de vapeur d’inhalation avec ou sans huiles essentielles (exemples : huiles essentielles d’eucalyptus ou de Camomille) ;
- phytothérapie (exemples : tussilage, millepertuis) ;
- yoga (au moins une fois par semaine) ;
- étirements musculaires (exemple : grand pectoral, SCOM) ;
- activité sportive régulière ;
- éviter le stress ou, à défaut de pouvoir supprimer les sources de stress, en atténuer les effets ;
- arrêt du tabac ;
- alimentation adaptée (exemples : limiter le sel, les produits laitiers) ;
- aérer régulièrement sa chambre ;
- laver régulièrement les draps à température élevée (60°C) ;
- éviter les moquettes ;
- favoriser les housses anti acariens.
Et, bien évidemment, de toujours garder son traitement à portée de main. Aujourd’hui, un asthme bien contrôlé permet au patient de mener une vie normale.
En conclusion, l’ostéopathie sera complémentaire de la prise en charge allopathique. Elle favorisera davantage l’efficacité du traitement médicamenteux en permettant une meilleure mobilité de la cage thoracique et des tissus environnants.
Une prise rigoureuse du traitement médicamenteux et une bonne hygiène de vie seront importantes afin de limiter au maximum la survenue d’une crise.